Chronique
LA DETTE AFRICAINE
I)- Nature extravertie de la plupart des économies des pays africains, grande dépendance, notamment exportations de matières premières.
- Le FMI prévoit une récession avec un recul du taux de croissance.
- PIB Afrique 1,6% contre 3% pour la croissance mondiale, alors que la Banque Mondiale table sur 2,1% et 5,1% respectivement en 2020 ;
- Pour la CEA (Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique), ce sera un taux de croissance de +1, 8% et recul du PIB avec pertes recettes d’exportations (près de 100 milliards de $ et même 500 milliards de $ selon SG/CNUCED), aussi recul IDE, fuites de capitaux et baisse envois des migrants.
- Dette africaine est de 360 milliards de $ (365 milliards en 2020) dont 40% détenue par la Chine (Pour la « Jubilee debt Campaign» 20% due à la Chine et 17% paiement extérieur intérêts à la Chine) ;
- Service dette africaine représente 10 et 13% des Budgets des pays africains soit près de 44 milliards de $ en 2020 (au Sénégal, il représente + de 10% du PIB) ;
- En 2010, la part de la dette africaine/PIB représentait moins de 30% et en 2020 + de 50%;
- A ce sujet il faudrait interroger le processus d’indépendance des pays africains: héritage du passif = dette coloniale, + les conditions d’endettement, le choc pétrolier des années 1970 ⇒ baisse du taux d’intérêt ⇒ politiques catastrophiques d’ajustement structurel des années 1980 ⇒ gonflement facture dette dont l’essentiel revient chez les bailleurs à cause du Mécanisme de décaissement pernicieux, vicieux, malgré l’annulation des dettes des années 2000 (PPTE) ;
- La COVID- 19 est venue complexifier, densifier la dette extérieure africaine, les prêts souscrits pour y faire face venant gonfler celle-ci ;
- Problème légitimité de la dette extérieure africaine en rapport aux conditions de la contraction de la dette : pour Achats biens et services des créanciers et faire travailler leurs entreprises plutôt qu’à servir intérêts pays débiteurs; ensuite fuite massive des capitaux et flux financiers illicites saignant l’Afrique et allant dans les Paradis fiscaux des pays G-20 et territoires sous leur contrôle, soit plus de 50 milliards de $ par an ! Selon Rapport Panel présidé par Thabo Mbeki (ancien Président de l’Afrique du Sud) ;
- Enfin, Dette extérieure africaine représente un faible pourcentage des Plans adoptés par le pays du G-20 eux-mêmes pour faire face à la COVID-19, soit 16,6% du Plan de riposte de 2200 milliards de $ par les USA, et 500 milliards de $ par le G-20 pour relancer l’économie mondiale ;
- Par rapport à cela, la dette africaine représente 7,3 % de ce Montant.
II)- Quels moyens pour faire face à la Dette Publique de l’Afrique et quel regard politique poser sur elle qui explose en raison de la crise sanitaire ?
- Resserrement du Budget c’est-à-dire Réductions Dépenses publiques ;
- Réduction dettes:
- Annulation unilatérale (comme avec l’Argentine en 2002)
- Annulation concertée (comme avec l’Allemagne en 1953) ;
Solution réclamée par les leaders africains : d’abord le Président du Sénégal, S.E.M. Macky Sall (Confer., 02/12/2019, à Dakar Conférence Internationale Africaine Sénégal/FMI/ONU/Cercle des Economiques ; « Développement durable et Dette soutenable, Trouver le juste équilibre », le Premier Ministre Ethiopien Abiy Ahmed, les pays du G-5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) avec l’appui du Pape François et du Président français, Emmanuel Macron.
- Restructuration négociée de la Dette :
- Entre Juin et Décembre 2020, 23 pays ont souscrit au programme G-20 de l’Allègement du Fardeau de la Dette, 13 pays ont décliné (40% Dette africaine est Privée) ;
- Moratoire sur paiement intérêts Dettes pays les plus pauvres, décidé par G-20 en Avril 2020, prolongé en Octobre 2020 jusqu’au 30 Juin 2021 et récemment jusqu’en fin 2021;
- Favoriser une Nouvelle Allocation Générale Droits de Tirage Spéciaux (DTS), Combiner Réallocation Volontaire DTS Pays Développés vers Pays Africains (G-7/ FMI) ;
- Prolonger Initiative Suspension Dette Banque Mondiale jusqu’à la fin juin 2022 (G-20).
III)- En Conclusion, l’on peut soutenir que seule une Annulation de la Dette Publique Africaine paraît justifiée et légitime, morale (comme le rappelle souvent le pape François), et aussi rationnelle (interdépendance Mondiale) ;
- En définitive l’Afrique doit compter sur ses propres Forces, prendre son Destin en mains (par rapport Néolibéralisme après 2008) : Confer. La Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF) et la Monnaie « L’Eco» par rapport au Franc CFA.
Auteur Moussa Ly, Membre Conseil d’Administration CAFE ECONOMIQUE PESSAC.
Mardi 13 avril 2021